Avec son titre en clin d’oeil au stand up, Tenir debout choisit la verticalité et l’adresse directe au public pour signer l’acte de naissance artistique de Suzanne de Baecque. Un premier spectacle, c’est toujours émouvant et fort de promesses, c’est un premier pas dans la création, la première pierre d’une oeuvre à venir, le début d’un chemin, une entrée en matière, un pari.
Tenir debout est un projet qu’elle porte en elle depuis l’École du Nord où elle a fait ses classes de comédienne. C’est dans le cadre d’une carte blanche intitulée Croquis de voyage, invitant les élèves à partir en solitaire sac au dos pendant un mois avec une idée en tête à transformer en matériau scénique, qu’elle imagine les prémices de cette forme documentaire.
Alors qu’elle s’interroge sur ce que c’est d’être actrice dans une société sexiste qui tend à réifier le corps des femmes, en particulier des jeunes femmes via la publicité et les rôles assignés, elle tombe par hasard sur une petite annonce pour le concours de Miss Poitou-Charentes, région où elle a posé bagages. Et décide de s’inscrire. Tenir debout est donc né de son immersion personnelle dans le milieu des miss, et surtout, de ses rencontres avec ses concurrentes qui sont l’occasion d’arpenter un territoire rural et de rencontrer des jeunes filles d’aujourd’hui. Qu’est-ce qui pousse une jeune femme du XXIe siècle à passer un concours de ce type ? Quel est leur rapport à leur propre corps, à l’image qu’elles renvoient ?
Marie Plantin