« Qu’est-ce que tu en sais, toi ? Personne ne voit bien loin dans les ténèbres des autres. » (Acte II)
L’Orage menace, l’orage gronde, l’orage éclate. Est-ce un châtiment ? Est-ce la Nature ? L’Orage (drame composé en 1859) est une pièce sur toutes les formes de peur, de l’angoisse à la terreur. L’Orage, c’est la matérialisation de cette peur fondamentale au principe de la vie des personnages. Tout le monde a peur, des autres, de soi-même, du monde tel qu’il va, de la société, du temps qu’il fait, de la catastrophe imminente. Le monde est une catastrophe en suspens, un cataclysme figé. Mais de quoi avez-vous peur, dites-le moi, dites-moi ! Le moindre brin d’herbe est en liesse, la fleur se réjouit et nous tous, ici, comme si un malheur allait s’abattre et nous détruire, nous nous cachons. L’orage. « L’orage va nous tuer ». « Est-ce que l’orage va nous tuer ? » Mais non. L’orage ne va pas nous tuer et il est béni comme tous les bienfaits du ciel ! »
Denis Podalydès