J’avais envie d’écrire un texte qui serait fait pour être dit. Un texte qui reposerait uniquement sur des dialogues et des monologues, dont le principal mouvement, la principale vibration, serait la question du langage (et de sa perte).
J’ai imaginé cette forme, cet entre-deux – entre théâtre et roman –, en espérant qu’elle donnerait à d’autres des envies de plateau.
Quand j’ai vu Stallone, j’ai eu tout de suite l’intuition que Fabien était la bonne personne pour amener ce texte vers le théâtre. Il y a eu pour moi une forme d’évidence, dans la manière dont il donnait à entendre et à voir le texte d’Emmanuèle Bernheim, dans cette forme nouvelle, qui oscille en un parfait équilibre entre incarnation et narration. J’ai aimé aussi sa manière de se décaler du texte, de s’en éloigner, pour faire naître quelque chose d’éminemment sonore.
Nous imaginons aujourd’hui un travail d’adaptation à partir des Gratitudes, un travail que nous mènerions ensemble, et c’est sans doute ce qui me réjouit le plus : trouver avec lui cette forme qui sera portée par des comédiens.
Delphine de Vigan