En rêvant à L’Avare, cette comédie féroce, à l’inverse de ceux qui veulent inscrire l’action dans un contexte trop précis, je suis convaincu que ni Molière, ni les spectateurs n’ont besoin de ce genre d’artifice pour comprendre, pour être surpris, pour rire, pour être émus.
J’ai pensé à la nudité des plateaux de Jean Vilar, d’Antoine Vitez et de Peter Brook. Laisser se promener l’imagination de chacun, suggérer, « en montrer moins pour en dire plus » comme disait Jacques Tati, pour que soit encore plus forte la rencontre entre la pièce de Molière et le public.
Une beauté simple, faite des costumes, de l’art de la peinture, cette belle tradition du théâtre qui ouvre la porte au rêve, et permet à l’art de la lumière de donner toute sa mesure. La scène presque déserte pour être plus radical, pour mettre en évidence le choc des confrontations, le grand art de Molière. Un choc qui passe par le rire. Il va avoir lieu devant nous entre ces intérêts contradictoires qui mêlent les amours et l’argent.
Jérôme Deschamps