mar 18 juin 19h00
Grand-Théâtre
d’Angers
1h30
10 à 28€
Metteur en scène
Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang
La dernière guerre, Marguerite Duras l’a vécue tout à la fois comme femme dont le mari avait été déporté, comme résistante, mais aussi, comme écrivaine. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle a, pendant ces années, tenu un journal, écrit des textes que lui inspirait tout ce qu’elle voyait, ce qu’elle vivait, les gens qu’elle rencontrait ou affrontait. Ce sont ces récits et des extraits de son journal, que Marguerite Duras a réunis sous le titre La Douleur.
La Douleur est un récit autobiographique, le journal de l’absence éprouvante, de l’attente chargée de menaces, de la peur atroce, écrasante, du désespoir, de la honte de vivre en attendant le retour de Robert Antelme (Robert L. dans le texte), son mari, déporté dans un camp allemand. Elle ignore en cet avril 45, printemps de la Libération, s’il est toujours vivant. Errante dans une ville assommée, courant de bureau en bureau, maudissant son téléphone, ne mangeant plus, ne dormant plus, elle attend, elle guette, elle cherche le moindre signe d’espoir. La guerre continue en elle alors qu’alentour la joie de la libération s’extériorise. Son groupe de résistants se réorganise pour encadrer le retour de ceux qui en revienne. Lui aussi en reviendra, dans un corps où la vie n’a plus de poids.
AUTOUR DU SPECTACLE
En amont de la pièce d’anthologie La Douleur, jouée au Grand-Théatre le mardi 13 juin à 19h, le Festival propose un parcours autour du travail de Marguerite Duras, entre roman, scénario et pièce de théâtre.
– Le dimanche 4 juin à 17h45
(Re)découvrez en version restaurée le chef d’œuvre cinématographique de Marguerite Duras, India Song (1975), aux Cinémas Les 400 Coups d’Angers (réservation à partir du 9 mai).
Avec Delphine Seyrig, Michael Lonsdale, Claude Mann, Mathieu Carrière…
– Le mardi 13 juin à 14h30 à l’Institut Municipal d’Angers | « Marguerite Duras : écrire, dire, voir. »
Assistez à une conférence sur l’œuvre de Marguerite Duras par Simona Crippa (Docteure en littérature et civilisation françaises de l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, et spécialiste de l’œuvre de Marguerite Duras)
La création chez Marguerite Duras est comme une partition musicale aux infinies variantes. Écrire, dire, voir, tout résonne et se répond dans sa production artistique : les romans deviennent pièces de théâtre, les récits se transforment en films et les films en récits, sa vie devient fiction et la fiction se confond avec la vie. Il sera ainsi question de ces allers et retours d’un processus créatif qui de l’œuvre à la vie et de la vie à l’œuvre ont installé Duras comme l’écrivaine majeure du 20e siècle et l’une des références souveraines de ce début de 21e.
Conférence gratuite – réservation conseillée ici
CRITIQUES PRESSE
« Dominique Blanc est sans conteste l’une des meilleures actrices françaises et la plus récompensée de sa génération. » Dauphiné Libéré
« Formidable de bout en bout, Dominique Blanc se fait oublier et fait oublier Duras pour mieux nous faire entendre sa parole. » Le Soir
Molière 2010 de la Comédienne (Dominique Blanc)
Mise en scène Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang
Avec Dominique Blanc de la Comédie-Française
Création lumières Gilles Bottachi
Répétitrice Leïla Muse
Régie lumière Cécile Giovansili Vissière
Régie son Bertrand Lechat
Régie générale Paul Besnard
Le texte de Marguerite Duras La Douleur est publié chez P.O.L.
Crédits photos Richard Schroder
« Envie d’abord de retravailler avec Dominique Blanc, envie de partager quelque chose, de faire exister ce quelque chose.
Envie alors de se confronter à ce texte terrible. De se ressouvenir de ça : la Résistance, la Libération, les camps, cette période impensable et qu’on a oubliée. Et puis le retour incroyable de cet homme dont Marguerite Duras s’est séparée et qu’elle aime, l’horreur de l’attente, la splendeur de sa résurrection à lui – qui est aussi un peu son œuvre à elle. L’espoir fou.
Transmettre tout cela, humblement, à des spectateurs »
Patrice Chéreau
Avec la complicité de Thierry Thieû Niang, Patrice Chéreau met en scène l’une de ses actrices fétiches, la saisissante Dominique Blanc. Elle interprète l’un des textes les plus troublants de la littérature d’après-guerre : le journal de Marguerite Duras, dans lequel elle consigne sa vie après la Libération de Paris et l’attente du retour de son mari, prisonnier des camps. Dominique Blanc fait résonner, jusque dans ses silences, ses soupirs, la simplicité et l’intensité de l’écriture durassienne.
