Un homme-orchestre, c’est prétentieux, si on dit que je suis un artiste, dans le sens très large du mot, c’est-à-dire de rêveur sur ce que nous sommes, là je suis content, ça me suffit. J’ai passé ma vie à cristalliser des rêves pour ne pas dire des défis, se dépasser, se voir ailleurs, se voir dans le ciel, voler. Rêver c’est très dur, on croit que c’est léger, il n’y a qu’à s’allonger et rêver, non, pas du tout. La réalité est brutale, elle a tendance à faire mal et pourtant c’est là que nous sommes, c’est là que nous résidons et le réel ne cesse pas de poser des questions et souvent à ces questions les seules réponses que nous pouvons trouver ce sont des réponses de rêve.
Raymond Devos
Au moment du 100e anniversaire de sa naissance, il m’est apparu que je devais à Raymond Devos un spectacle comparable à celui que j’avais mis en scène sur Pierre Desproges. J’ai donc demandé à de nombreux amis comédiens d’y participer et à ma très grande joie, quand ils étaient disponibles, ils ont accepté. En fonction de leurs emplois du temps, ils seront chaque soir au moins sept sur scène et ils vous raconteront la folle histoire de celui qui aimait à être une vraie côte de veau. J’espère que vous serez comme nous ravis de cet hommage rendu au grand Raymond Devos.
Daniel Benoin