« La première fois que j’ai vu Chantal Ladesou dans une pièce de théâtre, je suis arrivé en retard. J’ai couru à m’en décrocher un poumon, je suis arrivé suant et essoufflé au théâtre, je me suis installé dans la salle alors que le spectacle avait déjà commencé.
Comme tout boulevard qui se respecte, il laissait le temps d’une grande scène d’ouverture avant que la vedette n’entre en scène. Par chance donc, Ladesou n’était pas encore sur le plateau. Et puis j’ai entendu sa voix, off. Au premier son la salle était hilare.
Et puis j’ai vu son ombre apparaître et enfin son corps. C’est ça Ladesou. Une voix, une ombre, un corps.
Ladesou a su créer un personnage unique. Une sorte de clown chic, dégingandé et puissant. C’est une erreur de la comparer à Maillan. Ladesou ne se compare pas à d’autres reines du Boulevard. C’est pour cette raison qu’il faut lui écrire des pièces sur mesure. Qu’il faut s’acharner à fondre le rythme des répliques dans celui de sa propre horloge interne. Écrire pour Ladesou c’est accepter que son tempo sera toujours le roi.
Ladesou c’est un monument national que les spectateurs viennent visiter et revisiter avec des attentes très précises. Ils se souviennent précisément des émotions qu’ils ont vécues la première fois et ils veulent que cela recommence. C’est ça le point commun entre Ladesou et les années 80 d’ailleurs. »
Jean Robert-Charrier